L'intelligence artificielle s'invite dans tous les secteurs d'activité mais aussi dans les rangs de l'armée . Alors que la question des armements autonomes occupe les esprits avec la crainte d'une perte de contrôle, les militaires adaptent les équipements pour faire de l'IA un précieux compagnon infatigable.

L'armée de l'air américaine prépare ainsi l'ère d'avions de chasse pilotés par intelligence artificielle pour épauler le pilote humain qui conservera une place dans les chaînes décisionnelles en activant les algorithmes et en validant ou non les prises de décision de l'intelligence artificielle.

Dans le cadre d'un projet VENOM (Viper Experimentation and Next-gen Operations Model - Autonomy Flying Tesbed), l'US Air Force teste des avions de combat F-16 équipés d'une IA apportant ses capacités d'analyse et de réaction rapide aux situations.

Démonstration en conditions réelles

Des avions expérimentaux ont été acheminés en avril sur la base militaire Eglin en vue de test et de démonstrations de vol. Le secrétaire à l'US Air Force Frank Kendall a pris place à bord de l'un d'eux, dit VISTA (Variable In-flight Simulator Test Aircraft) et participé à un vol d'une heure durant lequel différentes manoeuvres de vol assistées par IA ont été réalisées.

Il a ainsi pu apprécier le vol de haute précision à près de 900 km/h et les manoeuvres de combat aérien (dogfight) en encaissant des accélérations jusqu'à 5G et avec un vol avec un autre F-16 piloté par IA évoluant à moins de 300 mètres de lui et simulant un combat aérien.

F-16

Il montrait ainsi sa confiance dans la technologie et l'état d'avancement du projet qui doit conduire à disposer d'une flotte d'un millier d'avions pilotés par IA dont les premiers exemplaires entreront en service dès 2028.

Avec les avions furtifs, ces chasseurs enrichis par l'IA doivent assurer une avance technique des Etats-Unis sur le reste du monde et servir d'avertissement aux nations adverses.

L'US Air Force utilise entraîne l'IA de bord sur simulateur avant de confronter ses décisions de pilotage sur des vols réels qui servent ensuite à affiner ses capacités de retour en simulateur.

Conserver un coup d'avance sur la Chine et la Russie

Le discours officiel réaffirme que l'IA militaire ne doit pas avoir les pleins pouvoirs décisionnels et que l'humain reste au coeur du dispositif concernant les décisions de vie ou de mort, de même que les pilotes restent nécessaires à bord de ces avions.

Il reste que les engins volants autonomes vont prendre de plus en plus de place dans les stratégies militaires avec des flottes de drones et d'engins volants cherchant à déborder l'adversaire.

Pour l'heure, indique l'Associated Press, les F-16 avec IA seraient sans équivalents dans le reste du monde. La Chine dispose sans doute d'une IA de pilotage mais aucun indice n'existe de tests suffisamment avancés pour la tester en conditions réelles. Mais ce n'est qu'une question de temps...

Source : Associated Press